Leadership et handicap. Un PDG français, père d’un enfant autiste, témoigne.

Par Iulia SalaFondatrice chez Creative Intersections / International Research Associate chez GenSearch

Nous sommes habitués à associer la manifestation des compétences de leadership aux environnements de travail. Mais le contexte personnel de chaque manager peut créer aussi le cadre propice pour activer et développer ces compétences. Malheureusement, nous avons tendance à les ignorer. Elles sont un peu comme le Cendrillon des modèles de leadership. Mais la fée bienveillante qui peut transformer avec sa baguette magique la citrouille en carrosse pourra sûrement nous aider à les transformer dans de belles compétences en leadership dignes de participer au bal des compétences présentes dans le monde du travail.

Dans mon précédent article, j’évoquais l’empathie, la compréhension profonde de l’autre, l’humilité et la collaboration, les compétences activées par Satya Nadella, PDG de Microsoft, grâce à son expérience de père d’un fils atteint d’une sévère paralysie cérébrale et d’une fille avec des difficultés d’apprentissage.

Cette fois-ci, je vais parler de la capacité à se remettre en cause, de la compréhension de l’autre et de la capacité à transmettre une vision, que Jean-François Dufresne, Directeur général d’Andros et Président et Fondateur de l’Association Vivre et Travailler autrement, a pu enrichir en étant père de Luc, son garçon autiste.

Compréhension de l’autre

Jean-François Dufresne déclare que la vie avec Luc lui a ouvert l’esprit, l’a aidé à comprendre que tout le monde n’a pas les mêmes forces et qualités, mais qu’il faut aller chercher ce qu’il y a de meilleur et d’extraordinaire de chaque personne. Il a remarqué chez son fils la persévérance, l’envie de réussir, d’aller au bout. Il lui a créé ainsi des opportunités pour mettre en valeur ces qualités, telles que l’équitation, la natation, les randonnées dans les montagnes, en se posant aussi la question si ces qualités ne pouvaient pas être valorisées, à l’âge adulte, dans un travail, plutôt que de l’intégrer dans un institution spécialisée.

Remise en cause

Cette attention constante du potentiel de son fils l’a ramené vers une double remise en cause. A titre individuel, de sa manière de comprendre les compétences des personnes devant lui, inclut des autres jeunes autistes. A titre professionnel, de la façon dont dans son entreprise et plus largement dans le monde du travail les qualités des individus sont identifiées et valorisées.

Vision

Mais Jean-François Dufresne est allé plus loin. De cette remise en cause et nouvelle façon de réfléchir, une nouvelle vision a surgit : les jeunes autistes peuvent intégrer le monde du travail et être productifs, sur certains postes et dans certains contextes. Elles et ils peuvent réussir.

Dans l’usine Andros de Novandie, l’Association Vivre et Travailler autrement gère l’intégration dans le monde du travail en milieu ordinaire d’une douzaine d’adultes autistes. Le modèle d’intégration peut être transférable à d’autres entreprises et l’Association est prête à les aider dans son implémentation.

Nous ne pouvons pas tirer une ligne entre les expériences de vie professionnelles et personnelles. Elles nous enrichissent en égale mesure, sous le principe des vases communicants. Elles nous rendent plus ouverts, plus informé.e.s et nous donnent l’audace de voir et faire les choses autrement.

Contact Association : 02 37 84 42 02 ou rendez-vous sur le site www.vivreettravaillerautrement.org

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