A l’approche du centième anniversaire du déclenchement de la grande guerre de 1914, nous sommes abreuvés d’images et de références sur cet évènement dramatique pour l’Europe et notre pays. C’est aussi l’occasion d’une grande leçon de modestie sur le poids du temps. Cent ans, c’est trois ou quatre générations au plus et pourtant quels bouleversements ! En 1913 l’Europe dominait le monde sans vergogne et, après avoir dépecé l’Afrique, s’apprêtait à faire de même en Asie en lorgnant sur la puissance déclinante de l’époque : la Chine. La France était la seule république d’Europe, régnait sur un empire colonial retrouvé et se considérait comme maîtresse des arts et de la culture. Les technologies que nous connaissons aujourd’hui étaient balbutiantes (automobile, téléphone… et électricité) ou inconnues (transport de passagers par avion, électronique… et internet bien sûr). Outre la tragédie de 14-18, personne n’anticipait la suivante 39-45. Les Etats-Unis étaient déjà une puissance économique respectable mais un nain politique, pratiquement sans armée !
Que de chemin parcouru ! Que d’épreuves traversées ! Mais aussi que de progrès accomplis dans le domaine scientifique, médical et technologique. Quelle leçon en tirer ? Et bien que 2114 risque d’être aussi éloigné de 2014 que l’est pour nous 1914. Nos petits-enfants et arrières petits-enfants considèreront sans doute que nous sommes passés à côté de grands sujets comme nous pouvons aujourd’hui considérer (comme l’écrit un historien britannique) nos aïeux comme des « somnambules » !
Dans le monde de l’entreprise, cela veut dire que nous devons être à l’écoute de tous les « signaux faibles » qui anticipent sur des évolutions structurantes de demain. Cela veut dire aussi que nous devons toujours nous projeter dans l’avenir, innover, bouger afin de préparer le monde de demain pour nos enfants et les générations suivantes.